Le tandem Jean-Jacques Moréac / S.A.S de L'Argilière, comme s'ils n'avaient
pas encore prouvé leur talent en menant contre vents et marées MISANTHROPE,
renoue avec l'avant-gardisme en endossant le patronyme d'ARGILE. Si l'argile
est bien cette terre lourde qui vous colle à la peau dès les premiers
contacts, qui est froide et humide, et qui possède ces reflets rouges sang,
j'aime à dire alors que cette texture naturelle correspond parfaitement à la
musique des duettistes en cause. En effet, l'ensemble baigne dans une
lourdeur omniprésente qui peut déboucher sur des cavalcades sanglantes et
d'où suintent les charismatiques interventions lyrico-théâtrales de S.A.S de
L'Argilière.
La mélancolie et l'hystérie, le calme et la tempête, l'obscurité et la
lumière, voilà autant de contrastes qui s'affrontent au sein des
compositions pour devenir complémentaires et forger ce style caractéristique
d'où s'échappent, en plus, d'excellentes parties synthétiques d'un pourpre
profond qui leur sied si bien.
Pour apprécier cette matière à sa juste valeur, pas la peine d'avoir moisi
dans un lycée agricole pendant des années à étudier la géologie. Il suffit
de se laisser transporter au centre de la Terre dans ses flots de boue à la
noblesse exquise ...
Steve
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